Fiche du document numéro 13630

Num
13630
Date
Mercredi 25 mai 1994
Amj
Hms
13:10:00
Fichier
Taille
83769
Pages
2
Urlorg
Titre
L'ONU ouvre une enquête sur les tueries
Cote
reutfr0020011106dq5p010ol
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
GENEVE, 25 mai, Reuter - La commission des droits de l'homme de l'Onu a
demandé mercredi l'arrêt de toutes les violences au Rwanda et a nommé
un rapporteur spécial chargé de déterminer les responsabilités dans les
massacres qui ont fait 500.000 morts, selon des estimations.

Les 53 membres de la Commission ont adopté à l'unanimité, sans vote,
une résolution condamnant le carnage. Ils estiment que des actes de
génocide ont pu être commis
.

La commission demande au gouvernement du Rwanda de condamner
publiquement et de prendre des mesures pour mettre un terme à toutes
les violations des droits de l'homme
et en appelle aux rebelles du
Front patriotique du Rwanda (FPR) pour qu'ils empêchent les personnes
sous leur commandement
de commettre des abus.

Dans sa résolution, la commission demande aussi à son président de
nommer un rapporteur spécial, vraisemblablement la semaine prochaine,
pour aller d'urgence au Rwanda et rendre compte d'ici quatre semaines
au secrétaire général de l'Onu, Boutros Boutros-Ghali.

Le Néerlandais Peter van Wulfften Palte, qui présidait la séance de la
commission, a immédiatement nommé l'Ivoirien René Degni Segui, recteur
de la faculté de droit à l'université d'Abidjan.

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Boutros-Ghali parle d'échec de l'Onu
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Dans son discours, van Wulfften Palte a notamment déclaré: Nous avons
lancé un avertissement très clair à ceux qui commettent des violations
des droits de l'homme au Rwanda et prévenu que la communauté
internationale ne tolérera pas de tels actes abominables
.

Dans sa résolution, la commission demande en outre à Jose Ayala Lasso,
haut commissaire chargé des droits de l'homme, de mettre en place une
délégation pour surveiller le respect des droits de l'homme au Rwanda.
De source proche de l'Onu, on indique que 10 observateurs devraient
être envoyés dans ce pays.

Avant l'adoption de ce texte à Genève, le secrétaire général de l'Onu a
estimé que la réponse à la crise rwandaise était un échec pour son
organisation et pour la communauté internationale.

J'ai échoué, c'est un scandale. Je suis le premier à le dire et je
suis prêt à le répéter
, a déclaré Boutros Boutros-Ghali au cours d'une
conférence de presse à New York.

C'est un échec non seulement pour les Nations unies mais aussi pour la
communauté internationale et nous sommes tous responsables
, a-t-il
ajouté.

C'est un génocide qui a été commis au Rwanda et plus de 200.000
personnes ont été tuées (mais) la communauté internationale discute
toujours pour savoir ce qu'il faut faire
. /DR

(c) Reuters Limited 1994
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