Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Les parachutistes français veulent d'abord montrer qu'ils ne sont pas là pour faire la guerre. Leur première mission : désarmer les milices

Fiche Numéro 31932

Numéro
31932
Auteur
Leclerc, Gilles
Auteur
Ghesquière, Hervé
Date
25 juin 1994
Amj
19940625
Heure
19:45:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 19 heures 45
Titre
Les parachutistes français veulent d'abord montrer qu'ils ne sont pas là pour faire la guerre. Leur première mission : désarmer les milices
Soustitre
Une réfugiée tutsi raconte le massacre de sa famille.
Taille
23562 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- Pas d'incident majeur au Rwanda. Les forces françaises multiplient les patrouilles de reconnaissance sur le terrain à partir des bases arrières du Zaïre. Les paras français commencent à démanteler les barricades hutu et apparemment l'opération Turquoise se déroule dans de bonnes conditions.
- Les parachutistes français veulent d'abord rassurer les civils, hutu et tutsi, montrer qu'ils ne sont pas là pour faire la guerre. Leur première mission : désarmer les milices.
- Général Raymond Germanos, adjoint chef d'état-major des armées : "Nous avons été conduits à intervenir sur un certain nombre de barrages de miliciens pour leur demander de retourner chez eux. Et ceci de manière assez ferme. Aujourd'hui ces mesures ont été appliquées. Nous allons poursuivre cette méthode dans la mesure où ce sont ces milices qui, globalement, se sont rendues coupables de plus graves exactions".
- Les Français veulent prouver que leur action est neutre à but uniquement humanitaire. Ils sont d'ailleurs la plupart du temps très bien accueillis.
- Pour l'heure l'opération Turquoise se déploie essentiellement au sud-ouest du Rwanda dans la région de Cyangugu. Au nord-ouest vers Gisenyi une trentaine d'hommes sont également présents.
- Les Français sont notamment positionnés dans le camp de Nyarushishi où sont regroupés 8 000 réfugiés tutsi.
- Au niveau diplomatique le FPR atténue son opposition à l'égard de la France et déclare même ne plus vouloir s'opposer à l'opération Turquoise si elle demeure strictement humanitaire.
- Sur le plan international l'Union européenne appuie la politique française mais ne s'engage pas sur un soutien concret. Toutefois l'Italie se dit prête à envoyer des hommes. La Belgique, le Portugal, l'Allemagne, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Espagne préfèreraient une aide logistique.
- Par ailleurs 300 Sénégalais sont arrivés à Goma au Zaïre.
- Enfin les États-Unis étudient l'opportunité d'une éventuelle contribution.
- La communauté internationale semble donc se mobiliser. Mais sur le terrain la France est encore bien seule.
- Sur le terrain, Kigali a connu aujourd'hui une courte trêve afin d'évacuer quelques blessés après les bombardements d'hier [24 juin]. - Déjà des militaires français protègent plusieurs camps de réfugiés. Nicolas Poincaré pour France Info a recueilli sur place un témoignage tout à fait bouleversant. Dans le Sud-Ouest du pays, près de Cyangugu, une réfugiée tutsi raconte le massacre de sa famille. La réfugiée tutsi : "Jusqu'à maintenant c'est la seule nuit que nous avons dormi. Sinon on n'était pas sûrs de ceux qui nous gardent. On a tué mon bébé qui avait un mois et demi, on a tué l'autre qui avait deux ans, on a tué mon mari. On a tué tout le monde de ma famille ! Je reste avec ces deux enfants ici. On a frappé la tête du bébé jusqu'à ce que le bébé meurt. Et quand j'ai touché l'enfant, j'ai trouvé qu'il était mort. Je l'ai laissé là. Je me suis glissée entre les morts. Et je suis allée dans la brousse. L'autre enfant était avec un domestique. On l'a coupé. J'ai vu la tête, j'ai vu le tronc. Je suis partie très vite puisque je voulais m'échapper. Je suis allée dans la brousse. Heureusement j'ai rencontré les deux enfants avec qui je suis maintenant".