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Mise à jour :
12 octobre 2023 Anglais

Une rescapée tutsi du camp de Nyarushishi : « On a tué mon bébé qui avait un mois et demi, on a tué l'autre qui avait deux ans, on a tué mon mari. On a tué tout le monde de ma famille ! »

Fiche Numéro 31840

Numéro
31840
Auteur
Tripault, Richard
Auteur
Ghesquière, Hervé
Date
25 juin 1994
Amj
19940625
Heure
12:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 12 heures
Titre
Une rescapée tutsi du camp de Nyarushishi : « On a tué mon bébé qui avait un mois et demi, on a tué l'autre qui avait deux ans, on a tué mon mari. On a tué tout le monde de ma famille ! »
Soustitre
À mesure de leur avance, les bérets rouge français découvrent l'horreur : des charniers.
Taille
23494 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- Trois jours après le feu vert de l'ONU, l'opération humanitaire Turquoise se met donc en place au Rwanda. Un millier de soldats sont déjà arrivés sur le terrain pour protéger les populations civiles. Mais ils découvrent aussi beaucoup de charniers.
- Après la surprise et un moment d'anxiété, c'est la joie et surtout le soulagement parmi la population civile, hutu comme tutsi. "Il y a bien eu un moment de tension lors de notre arrivée mais cela s'est vite dissipé" explique un soldat français.
- L'opération Turquoise a débuté au sud-ouest du Rwanda dans la région de Cyangugu et doit se prolonger vers le Nord-Ouest et la ville de Gisenyi.
- À mesure de leur avance les bérets rouge français sont informés de la présence de réfugiés tutsi vulnérables et qui ont besoin de protection. À mesure de leur avance également, les soldats découvrent l'horreur : des charniers. Beaucoup de femmes et d'enfants victimes de la folie meurtrière des extrémistes hutu.
- Sur le plan diplomatique le FPR atténue ses critiques envers la France mais réaffirme sa volonté de poursuivre les opérations militaires. Les combats font encore rage aujourd'hui à Kigali.
- Au niveau international six pays [sic] européens, l'Italie, la Belgique, le Portugal, l'Allemagne, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Espagne se disent prêts pour une contribution logistique à l'initiative française.
- Le Quai d'Orsay tente également de réactiver la constitution d'une force des Nations unies appelée "MINUAR II". La France n'entend donc pas rester seule sur le terrain. D'ailleurs officiellement l'opération Turquoise doit précéder l'arrivée de nouveaux Casques bleus. Reste à mobiliser la communauté internationale.
- Je vous propose d'écouter maintenant le témoignage bouleversant d'une mère de famille tutsi, désormais sous la protection des militaires français, et qui raconte ce qu'elle a vécu à notre confrère de France Info, Nicolas Poincaré. La femme rescapée tutsi : "Jusqu'à maintenant c'est la seule nuit que nous avons dormi. Sinon on n'était pas sûrs de ceux qui nous gardent. On a tué mon bébé qui avait un mois et demi, on a tué l'autre qui avait deux ans, on a tué mon mari. On a tué tout le monde de ma famille ! Je reste avec ces deux enfants ici. On a frappé la tête du bébé jusqu'à ce que le bébé meurt. Et quand j'ai touché l'enfant, j'ai trouvé qu'il était mort. Je l'ai laissé là. Je me suis glissée entre les morts. Et je suis allée dans la brousse. L'autre enfant était avec un domestique. On l'a coupé. J'ai vu la tête, j'ai vu le tronc. Je suis partie très vite puisque je voulais m'échapper. Je suis allée dans la brousse. Heureusement j'ai rencontré les deux enfants avec qui je suis maintenant".