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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Un officier français : « Notre première mission c'est d'arrêter les massacres quels qu'ils soient en gardant une stricte neutralité tant vis-à-vis des FAR que du FPR »

Fiche Numéro 32156

Numéro
32156
Auteur
Ceylac, Catherine
Auteur
Boisserie, Philippe
Auteur
Barnier, Cécile
Date
23 juin 1994
Amj
19940623
Heure
24:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 24 heures
Titre
Un officier français : « Notre première mission c'est d'arrêter les massacres quels qu'ils soient en gardant une stricte neutralité tant vis-à-vis des FAR que du FPR »
Soustitre
Les premiers militaires français sont arrivés dans la zone frontalière du Zaïre avec le Rwanda.
Taille
27561 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- Les premiers militaires français sont arrivés dans la zone frontalière du Zaïre avec le Rwanda. Le chiffre officiel est de 500 hommes qui ont commencé l'opération Turquoise. Et déjà une quarantaine d'éclaireurs ont atteint l'un des camps de réfugiés tutsi de Cyangugu au sud-ouest.
- Sur l'aéroport de Goma, les rotations d'avions s'intensifient pour acheminer les quelque 2 500 militaires français de l'opération Turquoise. Des militaires venus des contingents basés en Afrique, Bangui, Djibouti, Libreville, mais aussi 800 arrivés de France avec le commandement.
- Au PC, installé dans un hangar, on gère les hommes mais aussi la logistique : cinq hélicoptères Puma, des blindés légers, des jeeps. Du matériel adapté à une mission qui se précise. Un officier français au béret noir : "Notre première mission c'est, à partir de Bukavu, de commencer cette mission d'arrêter les massacres, encore une fois les massacres quels qu'ils soient, en gardant une stricte neutralité tant vis-à-vis des FAR que du FPR. C'est une mission qui en priorité est une mission humanitaire mais dans laquelle nous serions amenés à employer la force si l'une ou l'autre des parties voulait nous interdire de mener cette mission à bien".
- Petit à petit les hommes embarquent donc de nouveau. Ils quittent Goma, base avancée du dispositif, pour Bukavu plus au sud. C'est de là qu'ils pénètreront ensuite au Rwanda. Leur première mission pourrait être d'assurer la protection de 5 à 6 000 réfugiés à Cyangugu, juste de l'autre côté de la frontière. Des Tutsi majoritairement mais aussi des membres de l'opposition hutu y sont toujours une cible potentielle pour de nouveaux massacres.
- Dans un second temps, ces réfugiés pourraient être évacués vers des zones plus sûres. Une opération aussi plus risquée. Le recours à la force autorisée par l'ONU pourrait alors faciliter la tâche des militaires français.
- 300 hommes de l'armée sénégalaise se préparent à rejoindre les hommes de l'armée française. Ils devraient être sur place dans les 48 heures.
- Samedi [25 juin] les 2 500 soldats français participant à cette opération auront tous été acheminés. Aujourd'hui deux départs ont eu lieu à partir de Roissy et de la base d'Istres.
- Décor quelque peu inhabituel pour ces 200 soldats : en guise de base militaire, l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, établissement civil, en compagnie d'autres voyageurs civils. Mais il y a de l'opération spéciale dans l'air et certains tiennent au secret-défense.
- Plus traditionnel le départ de la base d'Istres. Depuis lundi [20 juin], 20 rotations ont été effectuées vers Bangui en Centrafrique. En tout 700 personnes et 700 tonnes de matériel médical et militaire. Colonel Thouverez, commandant de la base aérienne d'Istres : "Nous utilisons pour cette opération des avions Antonov, des gros-porteurs qui sont loués à des sociétés russes et qui offrent un intérêt considérable de pouvoir emporter environ 100 tonnes à chaque fois".
- De Bangui ces soldats partiront eux aussi pour l'Est du Zaïre à la frontière avec le Rwanda. 2 500 hommes devraient être sur place ce week-end. Parmi eux, un millier passeront la frontière. Et les incursions au Rwanda ont commencé dès cet après-midi, pour des missions humanitaires s'évertue à rappeler la France.
- Première de ces missions à Cyangugu : là-bas 8 000 réfugiés sont piégés dans une zone sous contrôle de l'armée gouvernementale. Autre mission, la région de Gisenyi : là aussi pour venir en aide à des réfugiés tutsi mais aussi opposants hutu.
- Humanitaire ou pas, le Front patriotique rwandais continue à considérer l'opération Turquoise comme une agression.