Titre
François Léotard était aujourd'hui au milieu des soldats français qui remplissent la mission qui leur a été confiée, humanitaire, mais qui restent vigilants
Résumé
- François Léotard a pu constater sur place l'efficacité de l'opération Turquoise. Le ministre de la Défense était aujourd'hui au milieu des soldats français qui remplissent la mission qui leur a été confiée, humanitaire, mais qui restent vigilants.
- Première étape de la tournée de François Léotard en territoire rwandais, le camp de Nyarushishi. Le seul et unique camp placé sous la protection d'une cinquantaine de soldats français, la seule démonstration tangible de l'aspect humanitaire de l'opération Turquoise.
8 000 réfugiés ont été rassemblés ici par les gendarmes rwandais et pris en charge par la Croix-Rouge. Mais la présence de soldats français a sécurisé les Tutsi qui se trouvent ici et mis fin aux règlements de compte de la milice.
- François Léotard : "Vous voyez tous ces milliers de gens qui sont autour de nous. C'est eux qui sont protégés, aujourd'hui, par des forces françaises. Et si nous n'étions pas là probablement seraient-ils très menacés. C'est déjà un résultat. À chaque fois on se tourne vers la France, ça nous touche, bien entendu. Mais nous ne sommes pas tout seuls. Pourquoi serions-nous les seuls à devoir en permanence intervenir partout dans le monde ? Nous le faisons avec le maximum de cœur, de générosité et d'efficacité quand nous le pouvons. Mais notre vocation c'est de partir ! Il faut bien que ça soit clair. Notre vocation c'est de laisser la place à des organisations humanitaires. Et si possible à des Africains, parce que c'est une crise africaine qui doit être au maximum gérée par les Africains".
- En attendant la France est seule ou presque avec pour l'instant 300 militaires déployés au Rwanda. Et même si à terme ils seront 1 000 de ce côté-ci de la frontière, c'est peu face aux centaines de milliers de réfugiés, face aux exactions qui continuent et face au FPR qui progresse. Des infiltrations jusqu'à trois kilomètres des premières positions françaises, mais les ordres sont clairs : les soldats ne doivent pas rechercher le contact.
- La mission Turquoise n'en est qu'à ses débuts et l'on s'interroge déjà sur ses limites. Certes les Français ne veulent rester que deux mois. Mais ce délai suffira-t-il aux forces de l'ONU pour se déployer ? Certes ils ne veulent pas intervenir dans ce conflit. Mais les populations locales et les politiques qui les ont accueillis comme des sauveurs comprennent de moins en moins cette neutralité. Bref, les choses ne font que commencer et de l'aveu même de François Léotard les difficultés sont à venir.