Dans la région de Butare les parachutistes français se trouvent désormais entre les combattants des deux bords face au flux des réfugiés

Bilalian, Daniel

Staes, Isabelle

Pons, Pascal

2 juillet 1994

19940702

20:00:00

CEST

Journal de 20 heures

Dans la région de Butare les parachutistes français se trouvent désormais entre les combattants des deux bords face au flux des réfugiés

Face à l'aggravation de la situation, le gouvernement français proposerait aux Nations unies de créer une zone de sécurité humanitaire.

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France 2

Transcription d'une émission de télévision

FR

- Au Rwanda la situation évolue aujourd'hui de mauvaise manière : les forces françaises se trouvent désormais dans une situation plus que délicate dans la mesure où les forces du FPR ont repris leur avance et que les soldats français se trouvent désormais au contact avec ce que cela comporte de risque.
- Un exemple dans la région de Butare où des parachutistes français qui avaient opéré une incursion se trouvent désormais entre les combattants des deux bords face au flux des réfugiés. Reportage de nos envoyés spéciaux Isabelle Staes, Pascal Pons.
- Sur la route de Butare, des grappes humaines : hommes, femmes, enfants, vieillards, ils sont des centaines, la plupart hutu, chassés par la guerre, traqués par l'avancée des rebelles. Ils fuient. Une longue errance dont ils espèrent voir la fin à Butare.
- Mais ils ne savent pas encore que le FPR n'est pas loin. Sur la route pourtant, les barrages se rapprochent. Les villageois sont armés. Ils contrôlent identité et bagages. Un milicien : "On doit contrôler aussi dans les bagages pour voir s'il y a des armes".
- Soudain, la colline s'agite : la fuite, là encore. Sur le bord de la route, un petit groupe discute. L'angoisse du FPR. Une réfugiée : "Qu'est-ce que les Français attendent pour nous donner secours ?".
- Tel un vœu exaucé, quelques minutes plus tard, les parachutistes français arrivent à Butare. Ils s'informent auprès des militaires rwandais.
- L'armée rwandaise semble désemparée face au front qui avance. Les parachutistes français prennent position au-dessus de la ville. Missiles anti-char, visées infrarouges, pointés sur la colline voisine.
- Au petit matin les parachutistes français ont quitté Butare. Des tirs de mortier résonnent, la ville est déserte.
- Les forces gouvernementales prennent position. Sur la route, les milices montent au front. Les réfugiés attendent aux portes de la ville, là où sont bientôt ceux qu'ils ont fuit.
- Pour les forces françaises la situation s'est donc singulièrement compliquée. Elles ne peuvent rester implantées dans toutes les zones où elles ont à sauvegarder des vies humaines. Colonel Jacques Rosier : "Grâce aux ONG, des décisions seront prises pour éviter de répartir les troupes un peu partout sur le terrain au gré de l'implantation des camps. Le tout pour nous c'est d'éviter que les réfugiés pâtissent des combats. Ils sont déjà dans un dénuement suffisant, c'est pas la peine qu'ils aient encore cette épreuve".
- Ce soir, face à l'aggravation de la situation au Rwanda, le gouvernement français proposerait aux Nations unies de créer une zone de sécurité humanitaire entre les deux parties en présence. Faute de quoi les troupes françaises se replieraient vers le Zaïre pour ne pas être mêlées à ces combats.
- Enfin dans la capitale, Kigali, les combats font rage : la ville serait complètement encerclée par les forces du FPR.

Le JT de 20 heures de France 2 du 2 juillet 1994 est visible dans son intégralité ici : https://www.youtube.com/watch?v=2tsrxBAhHAk