François Léotard va inspecter les 1 620 soldats français déployés pour patrouiller au Rwanda et aider les populations tutsi et hutu qui en ont besoin

Bilalian, Daniel

Epelbaum, Didier

Manier, Stéphane

29 juin 1994

19940629

13:00:00

CEST

Journal de 13 heures

François Léotard va inspecter les 1 620 soldats français déployés pour patrouiller au Rwanda et aider les populations tutsi et hutu qui en ont besoin

Les 14 chefs d'État africains francophones soutiennent la France au Rwanda, même si derrière cette unanimité apparente se glissent quelques nuances.

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France 2

INA

Transcription d'une émission de télévision

FR

- Le ministre de la Défense Monsieur Léotard est actuellement en visite à la frontière du Zaïre et du Rwanda. Il inspecte les forces françaises engagées dans l'opération Turquoise.
- À l'aéroport de Goma au Zaïre, les rotations atteignent déjà 25 avions par jour. C'est là que le Falcon de François Léotard s'est posé ce matin. Le ministre de la Défense va inspecter les 1 620 soldats français déployés pour patrouiller au Rwanda et aider les populations tutsi et hutu qui en ont besoin.
- Accueil officiel des autorités zaïroises, militaires et municipales. Hier [28 juin] 80 tonnes d'aide humanitaires sont arrivées ici, envoyées par la France et la Croix-Rouge internationale.
- François Léotard s'est fait présenter la situation par le général Lafourcade, commandant de l'opération Turquoise. Autour d'un buffet et en toute intimité militaire.
- Deux heures plus tard François Léotard a tombé la veste. Il est à 120 kilomètres de Goma, à Bukavu dans l'Est du Zaïre, où est basé un détachement militaire. De là il visitera cet après-midi les différents points d'implantation française.
- La France s'est engagée avec comme seul allié africain sur le terrain, concrètement, des soldats sénégalais. À l'occasion de la réunion des pays de la zone franc au Gabon, on attendait donc une prise de position plus générale des pays africains francophones.
- Les 14 chefs d'État africains francophones soutiennent la France au Rwanda. Ils ont approuvé l'intervention humanitaire. Pour Paris, c'est le soulagement. Même si derrière cette unanimité apparente se glissent quelques nuances.
- Le communiqué final par exemple reste en termes très généraux quand il approuve l'intervention et insiste sur l'autorité de l'ONU comme cadre d'une participation africaine. Participation africaine cela veut-il dire envoi de troupes militaires sur le terrain ?
- En tout cas cela sera très long à mettre en œuvre, non seulement parce qu'il faut mettre au point la logistique de cette participation, et ça n'est jamais simple en Afrique. Mais surtout parce qu'il faut savoir qui va payer. Pascal Lissouba, Président de la République populaire du Congo : "Mon pays se débat dans des grosses difficultés et nous n'avons pas de transport, nous n'avons pas l'équipement, nous n'avons pas toute la logistique pour ce faire ! Donc nous attendons que les Nations unies veuillent bien nous aider. Les Nations unies ou bien d'autres pays, par exemple la France".
- Au fond c'est un retour à la normale des choses puisque ce sommet de Libreville était consacré théoriquement au problème monétaire et aux conséquences de la dévaluation du franc CFA.
- Les pays africains francophones ont fait remarquer que si Paris voulait être aidé, il devait savoir se montrer compréhensif avec l'Afrique. Le message est semble-t-il bien passé. C'est comme cela que se consolident les meilleures amitiés.