Résumé
Au Rwanda, les archives sont de chair et de sang, les paysages nus de leurs habitants exterminés, la souffrance physique et psychique des survivants lacère le quotidien en apparence le plus trivial. Le temps du génocide s'étire à l'infini dans l'intimité des vies comme dans les scansions politiques et sociales. Plusieurs questions à partir desquelles l'objet-génocide convoque le sujet-chercheur seront envisagées ici : celle de la langue – la langue du génocide plus encore que le kinyarwanda lui-même ; celle des archives, loin de placer le génocide à distance ; celle des paysages pourvus d'une véritable puissance heuristique et, enfin, celle de la rencontre avec les survivants et les survivantes.