Commentaire
Le rapport Duclert fait le commentaire suivant:
Des guillemets encadrent effectivement le mot « preuves ». Ils sont apposés par le colonel Huchon dans le fax cité du 27 octobre. Cela signifie-t-il que l'adjoint au CEMP sait pertinemment qu'il n'existe pas de preuves de l'implication forte de l'Ouganda, et qu'il s'agirait alors d'en fabriquer, ou du moins de donner une présentation très univoque de certains éléments non probants ? On est en droit de se poser la question d'autant qu'il précise ce qu'il attend de l'attaché de défense et qui ne se limite pas à démontrer l'« agression extérieure ». La manipulation doit s'étendre aussi au domaine intérieur en travestissant la démocratisation voulue au Rwanda. Les « quelques points à ne pas rater » consécutivement à la victoire des FAR sur le FPR doivent organiser la manoeuvre que l'on peut qualifier d'intoxication. [...]
Ce qu'exige le colonel Huchon du colonel Galinié, dans ce fax « Personnel et confidentiel » du 27 octobre 1990, transmis depuis les lignes
téléphoniques de l'Élysée et à « détruire après lecture », pourrait s'apparenter à des pratiques d'officine.