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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Jacques Bihozagara : « Nous pensons que la France, qui a armé ces gens qui sont en train de tuer, qui les a entraînés militairement, va constituer un corridor pour donner un coup de souffle à ces fascistes qui sont maintenant en débandade et vont vers le Zaïre »

Fiche Numéro 31755

Numéro
31755
Auteur
Bilalian, Daniel
Date
23 juin 1994
Amj
19940623
Heure
13:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 13 heures [2/2] [4:23]
Titre
Jacques Bihozagara : « Nous pensons que la France, qui a armé ces gens qui sont en train de tuer, qui les a entraînés militairement, va constituer un corridor pour donner un coup de souffle à ces fascistes qui sont maintenant en débandade et vont vers le Zaïre »
Nom fichier
Taille
12866162 octets
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
Jacques Bihozagara, "Représentant pour l'Europe, Front Patriotique Rwandais" : "La France sera un partenaire fiable. Mais pas dans le domaine militaire ! Nous avons besoin de la France pour les projets de développement, pour la reconstruction du pays et pour d'autres choses. Mais dans un cadre tout à fait bilatéral où il y a respect mutuel. […] Nous restons très opposés à l'intervention militaire française. Nous avons dit que nous soutenons l'initiative humanitaire dans le cadre des accords d'Arusha d'abord et aussi dans le cadre de la résolution 918 des Nations unies qui en fait confiait la mission à la MINUAR II qui serait composée de pays neutres. Mais nous considérons que la France n'est pas neutre dans ce jeu-là. La France qui est restée trois ans au Rwanda a vu des massacres, n'a pas pu les empêcher : comment est-ce que maintenant elle intervient pour arrêter les massacres ? […] Concernant l'intervention, nous disons qu'elle est tardive puisque le Front patriotique rwandais a déjà pris l'engagement de sauver des populations. Et nous pensons que la France, qui s'est mouillée justement dans cette politique, qui a armé ces gens qui sont en train de tuer, qui les a entraînés militairement, nous pensons plutôt que elle va constituer un corridor, un mur pour finalement donner un coup de souffle à ces fascistes qui sont maintenant en débandade et qui vont vers le Zaïre. […] La MINUAR était une force multilatérale qui comprenait autant bien des Africains que des Européens, notamment la Belgique. Ce qui nous étonne, c'est qu'au moment où le peuple rwandais avait besoin d'une assistance internationale déjà on pliait bagages. Et après 500 000 morts maintenant on songe à eux. C'est vraiment du cynisme !".