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Mise à jour :
25 août 2023 Anglais

François Léotard : « En aucune manière nous n'avons l'intention de nous interposer dans la guerre elle-même ! C'est-à-dire de prendre parti pour l'une ou l'autre des deux parties »

Fiche Numéro 31740

Numéro
31740
Auteur
Piquet, Laurence
Auteur
Chevolleau, Florent
Auteur
Mousset, Benoît
Date
23 juin 1994
Amj
19940623
Heure
07:30:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 7 heures 30 [3:23]
Titre
François Léotard : « En aucune manière nous n'avons l'intention de nous interposer dans la guerre elle-même ! C'est-à-dire de prendre parti pour l'une ou l'autre des deux parties »
Soustitre
Un « oui » du bout des lèvres, hier [22 juin] au Conseil de sécurité, pour l'intervention militaire française au Rwanda.
Taille
11130000 octets
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Après des semaines de massacre et après bien des discussions à New York, les Nations unies donnent leur feu vert à la France : Paris va intervenir dès aujourd'hui au Rwanda. Une opération qui ne fait pas l'unanimité, loin de là.
- Un "oui" du bout des lèvres, hier [22 juin] au Conseil de sécurité, pour l'intervention militaire française au Rwanda : 10 voix pour mais surtout cinq abstentions. Un des résultats les plus serrés à l'ONU pour une intervention de maintien de la paix.
- Dans l'esprit de nombreux diplomates l'enlisement des Casques bleus en Somalie est encore très présent. Prudence donc, le mandat de la France est uniquement humanitaire et limité à deux mois.
- Le plus farouche opposant à cette opération reste le Front patriotique rwandais : "C'est un acte d'agression, une invasion qui sera combattue par les armes" ont affirmé ses représentants.
- Plusieurs organisations humanitaires présentes sur les terrains sont aussi réticentes. L'Action internationale contre la faim estime que la France n'est pas le pays le mieux placé pour intervenir en raison de son passé. Une analyse partagée par Pharmaciens sans frontières et la Fédération internationale des droits de l'Homme. Dans ce concert de réserves, seul Médecins sans frontières se félicite d'une intervention qu'elle réclamait depuis une semaine.
- Devant l'Assemblée nationale, Edouard Balladur a voulu clarifier hier [22 juin] les raisons de la décision du gouvernement d'intervenir au Rwanda. Edouard Balladur : "Tous les recours diplomatiques et humanitaires ayant été épuisés, les massacres ne se sont pas arrêtés. Il faut qu'à tout le moins certains États, dont la France, réagissent".
- La grande majorité des députés s'est ralliée aux arguments du Premier ministre. Pour beaucoup c'est une question d'honneur. Seul le Parti communiste s'est déclaré franchement hostile à l'opération Turquoise.
- Restent encore quelques incertitudes sur les modalités de cette opération. Dès ce matin un premier contingent de soldats français devrait se retrouver à pied d'œuvre à la frontière du Rwanda et du Zaïre. Déjà installés à la frontière rwandaise ces militaires français seront les premiers à entrer en action ce matin. Leur mission : porter secours à 8 000 Tutsi menacés actuellement par les milices gouvernementales hutu. 600 hommes pour l'instant, d'autres ensuite.
- À partir de la base zaïroise de Bukavu ils pénètreront au Rwanda, direction Cyangugu à quelques kilomètres de là au sud-ouest du pays. Progressivement au cours des jours qui viennent l'opération se développera selon le même schéma. Le contingent français atteindra alors 2 500 hommes, 1 000 viendront de la métropole.
- Le commandement de l'opération Turquoise a été confié au général Jean-Claude Lafourcade. Il disposera de 500 véhicules, d'avions-cargos, d'hélicoptères afin de conduire des missions logistiques ponctuelles aussi réduites que possibles.
- Edouard Balladur a souligné hier [22 juin] à l'Assemblée le but strictement humanitaire de cette opération. Le ministre de la Défense aussi. François Léotard : "Je rappelle que notre objectif est humanitaire : sauver, dès que possible, des gens. Des enfants, des vieillards, des civils, des religieux, des gens qui sont menacés dans leur vie. En aucune manière nous n'avons l'intention ni l'objectif de nous interposer dans la guerre elle-même ! C'est-à-dire pour prendre parti pour l'une ou l'autre des deux parties".
- L'opération Turquoise sera limitée dans le temps. Objectif : céder la place le plus vite possible, peut-être dès la fin du mois de juillet.