Résumé
- Au Rwanda des milliers de civils continuent de fuir les massacres alors que les combats semblent s'intensifier dans la capitale Kigali entre rebelles et forces gouvernementales.
- Le ministre de la Coopération, Michel Roussin, a confirmé aujourd'hui devant l'Assemblée nationale la mort de deux gendarmes français et de l'épouse de l'un d'entre eux. Alors que François Léotard informait les Sénateurs du départ, en fin d'après-midi, de la dernière compagnie française.
- Les militaires français quittent Kigali au moment où le Front patriotique rwandais y fait son entrée. L'opération Amaryllis d'évacuation des étrangers se termine. Avec 120 de ses hommes, le colonel Poncet qui la dirigeait est parti à la tombée de la nuit alors que tout autour de l'aéroport le canon tonne.
- Seuls 50 militaires français restent sur place. Leur mission : épauler les soldats belges et italiens, récupérer leurs ressortissants encore bloqués aux quatre coins du pays. Les deux parties en guerre ont promis de laisser se faire ces opérations. Seule condition : que tout le monde soit parti dans les 48 heures.
- Les Rwandais vont donc régler leurs comptes entre eux. Et il semble que la minorité tutsi du FPR soit en passe de prendre le pouvoir. Leurs percées sont spectaculaires. Ils n'attendraient que le départ des militaires étrangers pour lancer l'assaut final. Le pays risque alors de revivre ces scènes terribles de massacre : les bourreaux d'hier, les Hutu, devant alors les victimes.
- Comment dans ces conditions envisager un quelconque avenir pour ce pays ? Un pays où déjà 500 000 personnes sont menacées de faim, où 30 % au moins de la population a le SIDA. Un pays où des milliers de gens commencent déjà à se réfugier dans les pays voisins.
- Ce soir, quelques orphelins ont encore été évacués de Kigali. Eux au moins pourront connaître un jour le sens du mot espoir.